mercredi 21 novembre 2012

L'attitude des discours

Une manière différente d'analyser les discours qui nous entourent est d'en examiner l'attitude sous-jacente. Qu'est-ce qu'elle exprime ? Au-delà de ce qui est dit, regardez la manière avec laquelle ils le disent, qu'est-ce qu'elle signifie ?

Aussi, avant même d'avoir une moindre idée de quoi on parle, on peut déjà savoir que l'on est pas d'accord, qu'une sorte de malaise nous envahit au fur et à mesure que l'approfondit ce discours.
En fait, il est des attitudes plus fécondes que d'autres évidemment. L'ouverture serait la première, elle implique que nous soyons suffisament souple d'esprit pour se rendre compte que notre discours s'adresse à d'autres personnes qui n'ont pas la même perception des choses. Leur faire un peu de place dans la manière qu'on dit les choses ne fait généralement pas de tord : loin de se placer comme un autocrate tout puissant qui abuse du pouvoir des mots, on se place comme quelqu'un qui lance une idée à son interlocuteur, qui fait appel à sa liberté. Voilà qui est fascinant, il y a bien dans la construction d'un discours, une construction sociale sous-jacente qui est l'acte de s'adresser à quelqu'un. Qui eût cru que de simples tournures de phrases, pouvaient sonner si différamment à nos oreilles selon non pas ce qu'on dit, mais comment on le dit ?

L'artiste et le philosophe ont en commun une tache bien simple, montrer un point de vue différent qui éclaire sur une réalité que les gens n'ont simplement pas conscience. Regardez les discours autour de vous : qu'est-ce qu'ils véhiculent comme attitude ? La plupart des pubs véhiculent un certain infantilisme et une fermeture : on a nécessairement besoin du produit. Certains éditoriaux ou chroniques misent cette fois ci sur la provocation, le mépris, le dégoût et la haine. Il n'est pas étonnant que ces gens là travaillent avec des sous-groupes et des minorités, en s'appuyant sur la "masse", ils ont plus de chance de rejoindre des gens. Que certains ne soient pas d'accord fait aussi parti de leur but, puisqu'ils veulent essentiellement créer de la controverse. En terme d'attitude, il n'y rien de sérieux bref, c'est-à-dire rien qui vise à établir quelque chose de constructif et de valable. Vouloir faire cela implique de bien s'entendre, ce qu'ils tentent le plus possible d'éviter.

L'éthique et la morale sont une partie de la philosophie, cependant, en se rendant compte que l'acte même de faire un discours philosophique est un acte éminament moralement impliqué avec les attitudes, voilà qui en dit long sur cette fameuse habitude de séparer tout ce qui bouge. N'écoutez pas ce qu'ils disent, regardez ce qu'ils font, disait bien un de mes professeurs. Une avenue à explorer !

jeudi 4 octobre 2012

Le philosophe est un pellerin

Le philosophe, cet amant de la sagesse, est un pellerin. Il s'embarque dans un «voyage» qui risque de le transformer complètement. La notion de «voyage» pour qualifier la recherche de la sagesse est intéressante pour plusieurs raisons : elle implique un dynamisme constant et elle concerne le philosophe «en première personne», au «je». En s'engageant sur la voie du questionnement, le philosophe fait bien plus qu'un «tour d'horizon», il y a bel et bien une implication de la vie du philosophe dans sa philosophie.

En séparant les «domaines» de la philosophie, d'autres ont peut-être suivi une voie différente, celui de la philosophie essentiellement préoccupée par son «tableau vert cognitif de la réalité» qu'elle traite simplement comme un objet. En comparaison, ce type de philosophie serait celle de la «troisième personne», la philosophie spectatrice, observatrice, qui prend ses distances avec le monde concret et qui vise l'universel.

Sans nier l'apport de ce type de philosophie, il reste que les sujets les plus brûlants, les plus essentiels, les plus fondammentaux ne sont pas quelconques. Ils nous concernent de plein fouet, en touchant notre vie dans son sens même. Le temps, la liberté, la joie sont-ils des tableaux verts barbouillés de craie ? Non, ces thèmes sont là, sous les touches de clavier que j'appuie, sous mes aspirations les plus folles, les plus personnelles ou les plus banales ...

Platon, qui pourtant nous sert beaucoup de «tableau vert cognitif», Platon a parlé dans un mythe d'une figure digne du pellerin-philosophe, celui de l'Éros (amour) voyageur, «celui qui va», qui dors à la belle étoile, qui meurt, renait, et surtout, qui médiatise le pauvre et le riche, l'ignorant et le savant dans un incessant mouvement de transition. L'amour de la sagesse, est tour à tour pauvre car on a tant encore à apprendre et riche car on apprend, et le philosophe à sa suite n'a de cesse de continuer «d'apprendre à voir», et voir jusqu'au bout de ce fameux voyage qu'est la vie.

dimanche 12 août 2012

Action personnelle et collective

Une histoire de coordination vue dans un beau petit livre «La juste part» est très instructive. Trois personnes sont arrêtés pour un crime majeur mais, les autorités n'ont aucune preuves. À chacun on propose de dénoncer leurs complices pour aucune sanction, sinon chacun a deux ans de prison pour un petit crime dont on a les preuves. Si quelqu'un est dénoncé pour le crime majeur, il écoppe sept ans de prison.
Individuellement, tous ont intérêt à dénoncer son voisin.
Collectivement, tous ont intérêt à ne rien dire.
Cette manière d'exposer le problème de l'action individuelle ou collective montre bien le fait que chacun, s'il comprend l'intérêt des autres individus pour leur propre sort va induire une réflexion un peu comme suit : «Soit je dénonce, soit je suis dénoncé. De mon point de vue, je ne veux pas que les autres me dénonce, mais je comprend qu'ils veulent me dénoncer. Du point de vue des autres, ils ne veulent pas que je les dénonce, mais ils peuvent comprendre que je suis tenté de les dénoncer. »
Du point de vue externe pourtant, le jeu n'en vaut pas la chandelle, et 6 ans de prison réparti vaut mieux que 21 ans. En louchant vers ses propres intérêts et ses propres prédictions, on se détourne d'une meilleure solution collective. Répondre à la place des autres, avoir peur que l'autre agisse contre moi brouille les cartes d'une coopération plus bénifique à tous.
Jusqu'ici, je ne suis que le porte-parole des auteurs de «La juste part». Le message que cette histoire m'inspire, c'est qu'il ne faut pas décider pour les autres, c'est-à-dire tenter de prévoir si les autres seront assez intelligent pour comprendre la meilleure chose à faire et ce, dans le bien de tous. Si la solution facile, mitoyenne, temporaire, est d'éviter de s'exposer, la solution courageuse au contraire est celle qui prend le pari aventureux de l'audace, celui qui ne se compromet pas par rapport à ce fameux «point de vue de l'autre». Il faut se rappeler que l'autre pense peut-être la même chose que moi ! Qui est donc le premier qui a ursurpé le point de vue de l'autre et qui agit en conséquence, pour le malheur de tous? Je veux bien être réaliste, il est vrai qu'il ne faut pas vivre déconnecté du monde dans lequel nous sommes. «Les hommes sont méchants», dit Machiavel. Il faudrait ajouter qu'à tout moment ils le décident ! Et cela personne ne peut leur enlever, pour peu qu'ils en prenne conscience.
Si je vois bien, réalistement, que le bâteau social est aussi lent à changer de cap que le Titanic, le message bien modeste que je vous lance est d'agir, peut-être le premier qui sait, comme celui qui voit l'ensemble, et qui sait bien, même s'il en retirera rien, qu'il faut agir d'une certaine façon. En parlant autour de lui, ne serait-il pas le premier canalyseur d'une bonne coordination sociale? Et moi, je voterai selon mon coeur, ma tête et mon âme.

dimanche 29 juillet 2012

Approche philosophique

Une approche philosophique féconde oscille entre deux extrêmes à éviter. D’une part, elle n’est pas «éternellement préliminaire»[1], dans le sens de Jankélévitch : elle n’est pas une entreprise éternellement préface ou temporaire face à un ouvrage, voire un système philosophique plus final ou définitif. D’autre part, elle n’a pas la prétention non plus d’être achevée et devant être classée à côté des théorèmes d’Euclide. L’une se perd dans les dédales intellectuels qu’elle se crée et n’en ressort jamais, l’autre se pose comme autorité et gourou, fière incarnation du savoir au nom de tout un système. La mauvaise conscience de l’une est celle d’avoir abandonné le monde et de s’étourdir de ses fantasmes. Comme le dit si bien Berkeley : « Les hommes soulèvent la poussière et se plaignent de ne rien voir.»[2] Celle de l’autre est de sentir la complexité ouverte du monde et d’entendre un peu comme le démon intérieur de Socrate «protester» contre la fermeture avec laquelle on prétend discourir sur le monde. N’est-ce pas le souci du détail, du réel, voire d’autrui qui rappelle à l’ordre comme incarnant une complexité plus grande encore?
Si la prudence du sceptique étourdit, la fermeture du dogmatique endort. La recherche philosophique possède cette tension toute interne entre la recherche et la découverte du savoir. Cependant, le but et la destination n’est pas en nous et le réel, aussi sinueux, fin et lointain qu’il soit, est notre but. La philosophie en cela est bien voyage dans et vers le monde. En un sens, la quête est plus importante car elle dynamise l’intention du philosophe afin qu’il arrête de tourner en rond avec ses idées, dans son monde réduit et rapetissé. Or, chercher, en un sens c’est déjà avoir trouvé, c’est au moins avoir trouvé qu’il faut chercher ! L’intention philosophique, telle que nous la concevons est bien extrovertie, médiatrice et transitive, elle s’oppose d’emblée à la logique statique de l’ego qui prend ses idées sommaires pour la réalité. L’abstraction, si elle est commode et même utile, n’a pas à se substituer à la réalité. Cette orientation n’a pas à se justifier préalablement par quelque principe que ce soit, car cela supposerait que ce dit principe vaut mieux qu’un face à face avec le réel, et ce avec le moins de détour possible. La richesse de l’expérience concrète nous suffit comme point de départ épistémologique et philosophique. Sautons à deux pieds joints, nous verrons bien.


[1] La différence entre les timides abstractions des collèges et la générosité de la philosophie concrète, c'est que les unes sont éternellement préliminaires.
[2] “We have first raised a dust, and then complain, we cannot see” Berkeley, Principles, Introduction 3

jeudi 17 mai 2012

Justice et force

Justice et force

Dans la république de Platon, Thrasymaque propose une définition toute simple de la justice : c’est la loi du plus fort.
Nonobstant le fait qu’il s’agit là d’une caricature de justice, en définitive égoïste et intéressé, il faut souligner qu’une justice sans force ne va pas très loin. La justice n’est pas une notion hypothétique et nébuleuse qui flotte dans l’air de l’homme de bonne volonté. Elle doit aussi être un événement effectif, qui se réalise vraiment. En cela, la justice s’arme du bon droit et du courage contre la violence colérique et les zigzags de la passion. Mais s’il faut armer la justice, pour qu’elle se réalise, il faut aussi la rendre désintéressée, près à prendre le parti contre soi, manifestant une certaine réserve, qui au premier lieu s’inspecte et s’examine. C’est avec le point de vue du tiers que la justice agit, soit du point de vue de tous et chacun et en définitive, sans véritable «point de vue». «Je» étant absent du conflit, la justice prend au mot les droits et devoirs et les applique avec une précision, une tempérance, et une ouverture exemplaire, et au besoin contre «soi». Telle personne, qu’elle soit moi, toi, Pierre, Paul a agit de manière X en des circonstances Y : voici ce qui arrivera.
Cette situation bien sûr est hypothétique et normative, et la justice effective n’est pas à l’abri de tout soupçon, au contraire. Pour que la justice ait sens, il faut soit qu’elle-même sa mauvaise conscience, son arrière-pensée, la protestation invisible contre un jeu truqué, faussé par l’égoïsme et les «intérêts» en question. Pas de point de vue nous disions ! Jankélévitch : « La justice de Thrasymaque, c’est la cité des policiers, des flagorneurs et des menteurs, celle où, dans la déconsidération générale, la fraude tient lieu de garantie. La justice une fois reconnue a enlevé toute raison d’être à la tromperie. La transparence de la justice a dissipé les fantômes de la perfidie, de la méfiance et du soupçon. Devant toute insulte face à l’homme, l’insurrection est donc le plus sacré des devoirs… Ce que la Déclaration de 93 appellera résistance à l’oppression, Platon l’admettait déjà (République, I, 340a) : le refus est ici la désobéissance légitime et la protestation de l’insurgé contre la justice du pancacre.» Traité des Vertus II, tome 2 p. 67

vendredi 27 avril 2012

L’autonomie et la mendicité

L’autonomie est dans nos sociétés une valeur qui est très reconnue. Que chacun soit capable de s’occuper de ses affaires, n’est-ce pas l’idéal ?

C’est d’ailleurs un «critère» pour reconnaître et différencier un adolescent d’un adulte, il est autonome, indépendant, etc. Il peut faire son épicerie, son lavage, son ménage, il travaille et gagne de l’argent, gère ses finances. Bref, le petit portrait classique.

L’autonomie en grec signifie loi ou mesure par soi-même. Sa loi propre finalement ! Je suis un individu qui règle sa vie selon son propre rythme, sa propre couleur. Est-ce que cela voudrait dire par contre que sa première «loi» est la sienne ? N’est-il pas farouche et rebelle cet autonome ? On peut sentir le début du rapport complexe que l’autonome peut avoir avec ses comparses.

D’une part, l’autonome peut être libéré et dégagé. Il n’est pas immédiatement pris à la gorge par une dépendance ou un devoir précis. Aussi, il peut signifier une certaine disponibilité et facilité d’entreprendre. L’autonome après tout, initie. Ne dépendant pas d’autre chose que de lui-même, il crée, il se lance, et il est potentiellement le modèle typique du créateur.

D’autre part, l’autonome signifie aussi potentiellement le solitaire. En réglant ses comptes, en payant ses dettes, en étant «quitte» avec tous et chacun, il peut alors facilement se replier sur soi et ne plus se sentir concerné par le reste. On est en lien avec les autres plus facilement lorsqu’on est «obligé» face aux autres ! Voilà donc au contraire le féroce autonome qui se donne bonne conscience, puisqu’il règle tout par lui-même. Aussi, il n’entend plus, ne voit plus et peut-être, s’accorde le droit de s’en foutre.

Un ami précieux, un mentor patient, un partenaire, un parent, un musicien. Des exemples, chacun en a, de personnes à qui nous sommes des «obligés» et qu’on ne peut vraiment rendre la pareille. Et je vous dis : c’est tant mieux. Ces voix là, en comparaison, nous ramène dans le monde et nous ramène à ce qu’on a eu. Avec ceux là, la vraie facture est impayée, nous ne sommes pas quittes.

D’autres ont parfois ce même rapport avec nous : ceux qui mendient. Le mendiant, lui, n’a pas le luxe de s’en foutre. Il entre en contact avec nous, et initie un rapport social particulier. En appelant à notre charité, il supplée au manque d’imagination de nos consciences bien emmurés. Il récrée ce mouvement social de chaînes «d’obligés» les uns aux autres. Bref, il brise l’inertie !

Il fut un temps où, sur le ban du «quêteux», un itinérant demandait visite. Et de cette demande naissait, une certaine culture de la communauté.

lundi 2 avril 2012

Le mensonge par amour

Hommes et Femmes, je vous veux du bien.
J'adorerais vous voir vous épanouir sincèrement dans un esprit libéré, profond et authentique.
J'aimerais vous parler sans remord, ni cas de conscience.
Mais je sais bien que certains d'entre vous redoutent, craignent et sont fragiles mentalement. De vieilles ou neuves blessures, de vieux ou récents réflexes vous heurtent et vous accablent.
La franche et dure vérité doit être alors diluée dans la plus grande solicitude qui soit. Le verre frais que je vous propose est dur et amer.
Ce serait pourtant le verre de la joie sincère !
Et même, je pourrai peut-être tricher la vérité et vous servir à la place le verre chaud de la consolation. Ce serait comme un silence qui ne vous blessera pas, mais qu'au final je ne souhaite pas.
Au fond, vous méritez mieux.

vendredi 30 mars 2012

La défense de l'invisible

Je ne sais pas qu'est-ce qui crie, mais ça crie, c'est criant, et le plus chiant, c'est que c'est invisible à bien des gens !
Manquer la joie, la rencontre, l'accueil, l'amour ce serait un peu cave non ?
Remplacer ces mots par la haine, l’ennui, le cynisme, la solitude.
Enfin …

On joue toujours à cache-cache avec l’invisible. Dans nos sociétés brutes et concrètes, pas de place pour ce qui ne se voit pas, ou ce qui se voit difficilement. Ou très peu, enfin. Tocqueville, ayant assisté à la naissance de la démocratie en Amérique prédirait que la santé serait un domaine très valorisé en démocratie, car ça se voit. On voit le médecin sauver des vies, personne ne se questionne alors sur sa valeur.

D’autres choses ont moins d’impact dans l’imaginaire populaire. L’enseignant en est un. Comment voir la différence entre un bon et un mauvais? Sous quels critères ? Avouez, «l’opération médicale» qu’est l’éducation a un résultat ambigu, qui se perd dans la masse de l’évolution personnelle de tous et chacun. L’imbrication, la fusion de questionnements, de sentiments positifs ou négatifs, d’expériences et d’exercices se comptabilisent mal, et l’effet peut parfois prendre des profondeurs à faire frémir tout psychanalyste. Comment ne pas voir l’invisible qui se tisse dans une bonne éducation ? Comment ne pas voir qu’il est, d’une certaine manière, le tronc principal de l’arbre de la société ? S’il est fragile, le reste le sera aussi. Alors que le lien social devient très fin et impersonnel avec un certain individualisme, l’éducation forme des citoyens actifs, vigilants et impliqués dans la société. Tocqueville avait aussi prévenu le danger d’une société sans liens, ni repaires. Traditionnellement, le lien était comblé par les religions, qui apportaient un certain sens de la communauté dans la société. Avec la laïcisation, bien sûr ce lien est devenu moindre, quoiqu’il reste néanmoins présent dans la société à différents niveaux. Tout cela pour dire qu’il faut protéger cet invisible qu’est l’éducation, dont les effets sont pourtant bien réels.

Un autre invisible serait l’art, et ici je ne parle pas l’art du virtuose qui prend toute la place, mais bien l’art plus discret qui nous demande de «l’interroger», bref, qui demande un certain effort. La richesse de l’art serait pauvre si elle se limiterait aux lieux communs, aux moules tout fait d’avance. Voici un autre sujet que Tocqueville avait encore bien vu : l’art sérieux est constamment attaqué par un art de masse, l’invisible par le visible.

Ce texte est alors une invitation à apprendre à voir l’invisible, ce qui est fragile et délicat, car c’est de là que vient la joie de créer, le charme de l’avenir et finalement, le sentiment «d’être véritablement chez soi» et non dans un monde pauvre, médiocre et ambigu. Peut-être qu’en apprenant à voir, on verrait le meilleur ?